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Paraîtrait que le désir, comme l’architecture, ne vient jamais seul, mais qu’il coule dans un agencement. Carl s’en souvient comme si c’était hier. De ce film où, pour la première fois, il a entendu le mot, architecte. De la lumière de ce matin où il a vu par la fenêtre un homme élégant dans une décapotable venir cueillir sa voisine et d'apprendre par sa mère qu’il s’agissait de l’architecte notoire Paul-Marie Côté.
En grandissant, son père, ayant une entreprise dans le domaine de la fenestration commerciale, apportait des rouleaux de plans à la maison et attisait sa curiosité Toutefois, son vrai baptême fut le projet d’auto-construction de leur maison familiale qui commença lorsqu’il avait 10 ans. Le dessin l’intéressait déjà mais après avoir vu son père tracer les plans, il n’a jamais plus été question de faire autre chose depuis.
Son cheminement pré-universitaire l’a amené à acquérir une grande maîtrise du dessin technique. Il fait finalement son entrée en architecture à l’Université Laval, où il peut laisser aller ses élans créatifs tout en se démarquant au niveau de la qualité de ses plans.
Quelques années plus tard, c’est le bureau de ce même Paul-Marie Côté, un nom qui a laissé sa marque dans l’histoire patrimoniale de Saguenay, qui est devenu le sien alors que Carl et Luc ont fait l’acquisition et pris le flambeau des mains de Germain Laberge, architecte, en poursuivant cette grande tradition. Avant l’omniprésence de l’ordinateur, il lui arrivait encore souvent à cette époque de faire des esquisses époustouflantes... en Prismacolor.
Quand Carl pense à créer des espaces, il veut que les gens puissent y être bien. Il cherche à comprendre son client, le rythme et la forme de son existence personnelle ou professionnelle. L’harmonie doit transcender les contraintes. Pour Carl, l’architecte doit comprendre et bâtir un lien avant de construire un bâtiment.
Ce qui est particulièrement satisfaisant pour lui dans un dossier, c’est de trouver le fil conducteur et de le suivre, en partant des besoins, de l’expérience, en passant par les plans, les calculs, les matériaux, la construction et l’habitation. Il aime ce processus par lequel on matérialise la pensée créative.
Parmi les termes qui reviennent le plus souvent à propos de son approche, ces mots de rigueur et d’esthétisme, de fonctionnalité et d’équilibre, toujours avec un grand souci et la sensibilité nécessaire. Parce que se démarquer et sortir des sentiers battus tout en respectant la manière dont les gens vivent, c’est la marque de commerce de Carl. Et ce qui donne du sens à son travail. Au quotidien.